Jour 34 - 12/08 - Teike / Komaron

Enfin un accueil digne de ce nom dans la pension que nous occuperons pour la nuit. Le sourire de la propriétaire et son empressement à aller chercher une jeune fille qui s’exprime en anglais ne peut que nous satisfaire… tous les slovaques ne sont pas aussi « impénétrables » qu’à BRATISLAVA.

Malgré quelques difficultés liées à la langue, tous les problèmes sont résolus rapidement et nous pouvons nous installer dans nos chambres dès 15H 00. Comme partout depuis que nous avons quittés la France, nous devrons nous plier aux règles locales et remplir une « Fiche d’Hôtel » en présentant notre carte d’identité…. Ce serait pas mal que cela soit rétabli en France mais j’entends déjà les levées de bouclier pour atteinte à la liberté et autres argumentations tout aussi dogmatiques ou même fallacieuses les unes que les autres…. Le repas du soir confirmera notre bonne impression, un repas copieux pour une dizaine d’euros et un serveur, (ne parlant qu’en slovaque), mais qui se décarcasse avec le sourire pour se faire comprendre….

Ce lundi, nous allongerons un peu l’étape, pas par masochisme mais tout simplement pour tenir compte des « renseignements terrains » donnés la veille par Irène et Joël…. éviter les rives du Danube avant KOMARNO car la piste n’a été refaite qu’en sable… pour nous pas question de s’y aventurer car ce serait 18 km de galère assurés… donc 70 km au lieu de 61 initialement. Le soleil voilé ne compliquera pas trop ce nouvel extra …

A 8H 15, départ sur le barrage de GABCIKOVO ou il y a beaucoup… beaucoup… moins de monde que lorsque nous y sommes arrivés hier… en fait nous sommes seuls… Passage donc sur la rive gauche pour rouler 22 km sur la digue, un peu moins haute de ce coté mais toujours du béton avec les joints de dilatation qui se succèdent régulièrement. Personne non plus sur l’EV 6 excepté une patineuse, la seule de la matinée. La voie est bien protégée des intrusions de véhicules par des barrières infranchissables, des petits passages étant réservés sur les bas cotés… faciles pour un cycliste mais un peu plus compliqué pour Patrick qui passera plusieurs fois très « limite »… mais « ça passe ». Après MEDVEDOV, nous passons CICOV, TRAVNIK, KLIZSKA, MALÉ KOSIHY où nous quittons l’EV 6 afin d’éviter la zone qui nous est impraticable… Dans les villages, encore beaucoup de maisons ou immeubles sont encore entourés de barbelés ou d’enceinte en béton coulé, cependant les gens qui nous regardent passer, surpris dans un premier temps, nous font des petits signes d’amitié… L’infrastructure semble dater de plusieurs dizaines d’années et l’équipement des exploitants (du type années 50 en France) contraste totalement avec ceux que nous verrons plus loin, (dans la plaine), équipements dignes des plus grandes fermes françaises. Nous ferons les 22 derniers km sur une route partagée à la circulation très dense, beaucoup de poids lourds notamment, jusqu’à KOMARNO.

Rejoignant alors la voie cyclo dans une zone où de multiples chantiers de réhabilitation ou de construction sont en cours (de grands panneaux expliquent que ces travaux sont soutenus par l’EUROPE), et traversant ce qui a dû être une ancienne zone résidentielle, une surprise nous attend… la route est coupée par une tranchée de plusieurs mètres de large, un petit passage pour vélos a été conservé sur le coté, 40 cm tout au plus… Patrick veut éviter le demi tour… pas d’autres solutions que de sortir de son engin et cramponné au mur puis aux grilles d’une maison, il fait les quelques mètres nécessaires pour aller de l’autre coté pendant qu’Arlette se charge du hand-bike…. Tout cela sous le regard d’un riverain qui n’a pas bronché … Patrick peut se tenir sur ses jambes mais tous deux ne peuvent s’empêcher de penser que dans le cas contraire c’était un demi tour de plusieurs km et pour aller où….? rentrer en ville avec une circulation qui n’a cessé de s’amplifier depuis qu’ils sont rentrés dans les faubourgs ???

La HONGRIE n’est plus très loin, le pont sur le Danube permet de rejoindre KOMAROM. Au milieu de celui-ci, deux drapeaux, un SLOVAQUE ET UN HONGROIS, nous font comprendre que nous venons de passer la frontière. La signalisation de l’EV 6 change encore…. Et nous avons l’impression de changer d’époque, la HONGRIE semble s’être beaucoup mieux ou plus vite adaptée au changement….

Il nous reste à parcourir les 7 km qui nous séparent de notre hébergement mais ce ne sera guère plus facile, les voies cyclables sur la route qui mènent à TATA (très fréquentée car il est midi), courent alternativement du coté droit puis gauche avec de plus des voies ferrées à traverser et protégées par des chicanes : les passer nécessite une petite dizaine de manœuvres chaque fois … mais, à 12H 35, avec 74 km au compteur, la 34ème étape est bouclée, Claude est sur le bord de la route et nous attend, l’hôtel est à proximité.