La Pension BERG, pourtant superbe pension au milieu d’une friche industrielle, jouxte des zones abandonnées ou presque et délimitées par des murs d’enceinte en béton qui datent vraisemblablement d’avant 1989. Le bar et le restaurant à l’ambiance très feutrée, (dans la partie la plus récente du complexe), contraste avec la partie hôtelière qui nous offre un confort plutôt spartiate. Les chambres, réparties de part et d’autre d’un long d’un couloir très sombre nous font penser à des cellules, des murs totalement nus, des plafonds très hauts, des couchages qui ressemblent plus à des paillasses qu’à des lits… après quelques moments d’hésitation, n’étant là que pour une nuit, nous décidons de rester… nous sommes en SLOVAQUIE … et nous avons choisi un hôtel parmi les moins chers…
La désillusion est complétée par un message des enfants, arrivés à BUDAPEST, très désagréablement surpris par l’appartement que nous leur avions réservés pour les 5 jours… saleté repoussante, draps non changés… l’annulation de la réservation s’impose… mais hors délais…
Patrick fera le soir même un message à BOOKING. COM afin d’éviter les pénalités… « la réclamation est dans le tuyau ».
Ce dimanche 11 août, le départ s’avère laborieux. Pour nous, le règlement est fait par carte et l’employée nous remet le ticket et demandant une facture acquittée, nous nous voyons opposer un refus catégorique … et pour cause….nous nous apprêtons à partir malgré tout … « top là !!!! no paiement »… La gérante qui s’évertuait à ne nous parler depuis la veille qu’en slovaque ou en italien, découvrait subitement quelques mots d’anglais…
Un allemand, également pensionnaire, vient à notre secours et nous finissons par comprendre que le règlement avec la MASTER CARD a été mis en échec car la réservation avait été faite avec notre carte VISA…. C’était un coup pour nous retrouver en cellule pour de bon… le pays est encore très policé…
Enfin c’est parti et, revenant quelques km en arrière, nous pouvons rejoindre en véhicule notre point de départ… en Autriche juste avant la frontière… le temps est idéal malgré un vent toujours présent, même s’il a un peu faibli (50 KM/H hier).
A 9H 00, nous franchissons à nouveau la douane (en vélo cette fois), seuls les bâtiments abandonnés nous le font savoir…
A peine parti, (notre véhicule est encore en vue), deux vélos couchés surgissent devant nous, drapeau breton au vent. Ayant vu le drapeau français sur le hand-bike de Patrick, ils s’exclament « Des français !!! ».
C’est l’arrêt obligatoire et nous prenons réciproquement connaissance de nos motivations, nous échangeons des infos « capitales » sur les itinéraires que nous venons de parcourir. Irène et Joël sont partis de BUCAREST et rejoignent leur domicile. Véritables cyclomigrateurs, ils roulent au feeling, suivant le fléchage, n’ont pas de programme défini… des vrais….
Nous nous quittons après une petite demi-heure d’échanges…
La traversée de BRATISLAVA va s’avérer très simple, il suffit de suivre le Danube et sur la seule route partagée programmée, une superbe voie cyclo récente nous évite de nous « frotter » aux voitures.
Pas trop le temps d’aller plus loin… un IVNI (insecte volant non identifié) fond sur Patrick… touché-piqué… Aie… trop tard… pas le temps de réagir… cette sa… l’a piqué sous le bras au niveau de l’aisselle… nouvel arrêt avec mise en œuvre de l’ASPIVENIN par Arlette…. A part quelques moustiques c’est la première piqure sérieuse depuis le départ…
Nous retrouvons rapidement la digue qui longe le fleuve et la voie qui y est aménagée… on va pouvoir rouler… Surprise… nous sommes dimanche matin et il est déjà 10H00… c’est la cohue sur l’EV 6 mais aussi sur la voie parallèle en contre bas… et dans les deux sens nous retrouvons un nombre impressionnant de sportifs ou promeneurs, (sans ou avec chiens), et ce qui est frappant, c’est le nombre de patineurs rencontrés… au moins la moitié voire plus … de tous âges… la SLOVAQUIE reste un pays de sports de glace… et nous sommes en été… voilà donc l’alternative….
Cela durera pratiquement pendant les 15 premiers km, jusqu’à CUNOVO, apparemment l’un des points de ralliement de tous ces sportifs, on y trouve parkings, buvettes…
Nous rejoignons alors la digue construite pour canaliser le Danube et alimenter le réservoir destiné à l’usine hydroélectrique de GABCIKOVO. Nous roulons alors 18 mètres au dessus des terres (à notre droite) et le long du fleuve (à notre gauche) où l’eau n’est qu’à 2 ou 3 mètres maximum de la voie … A droite les terres et les villages sont à quasiment une quinzaine de mètres en dessous du niveau du Danube….
Au niveau de SAMORIN, le plan d’eau s’étend sur 3 km de large, difficile de s’imaginer qu’on est au bord du Danube. A partir de DOBROHOST, il reprend une largeur raisonnable d’environ 500 à 600 mètres.
Les 27 km de digue de Cunovo à Gabcikovo, (de la ligne droite en permanence) vont nous paraître très longs, d’autant plus que le vent n’a pas faibli et le soleil est devenu très chaud…. Les « mirages » ne sont pas loin, au loin la voie brille au soleil… Le revêtement n’est pas fait non plus pour battre des records… avec alternance de béton (avec des joints de dilatations tous les dix à quinze mètres)… et de parties en bitume très dégradées avec ornières et nids de poule à souhait… fini les billards…
Les pneus du hand- bike gonflés à 6 kilos n’amortissent aucune de ces aspérités et Patrick peste à chaque trou qu’il n’a pu éviter… SHARK… c’est quand même du bon matériel….
Nous n’arriverons finalement pas avant 12H45 à ce fameux barrage, (qu’emprunte l’EV 6), terme de notre étape. Là aussi, c’est monumental… l’usine hydro électrique… les écluses … (à la dimension des bateaux qui naviguent sur le fleuve)… et la tour qui permet leur gestion … les aires de repos pour les cyclotouristes… les buvettes…
Claude, ne nous voyant pas arriver, était venu à notre rencontre et c’est finalement sur le barrage, au milieu du DANUBE, près de 800 mètres de large à cet endroit, que nous prendrons notre repas de midi.